Constitué à 85 % d’adipocytes (regroupés en lobules), le tissu adipeux se compose également d’eau et de travées conjonctivo-vasculaires. Nous distinguons trois types d’adipocytes dans notre organisme.
Ok
Les adipocytes bruns
Chez l’humain d’âge adulte le tissu adipeux brun ne représente qu’une infime partie du tissu adipeux corporel total. Il se localise en de faibles volumes bien distincts (principalement au pourtour de la surrénale et des gros vaisseaux sanguins) et il n’a qu’un rôle de thermogénèse = générateur de chaleur. Les adipocytes bruns ne cherchent pas à stocker mais plutôt à se débarrasser de leurs acides gras, qu’ils oxydent très rapidement grâce à une forte concentration mitochondriale et à une respiration adéquate. Chez certains individus les adipocytes bruns auraient même assez d’influence pour accroitre la dépense énergétique de l’organisme.
Ok
Les adipocytes blancs (2 types) : TABS et TABR
Également appelée "graisse jaune" en raison de sa coloration au carotène, la graisse blanche est très abondante dans notre corps, elle représente 15 à 25 % de la masse corporelle totale en moyenne chez un adulte (mais beaucoup moins chez un sportif assidu, ou un ectomorphe de nature). Elle constitue la plus importante réserve d’énergie de notre organisme, mais présente aussi d’autres propriétés :
- Le Tissu Adipeux Blanc Structurel (TABS) : son rôle est principalement protecteur. On le retrouve en grande partie au pourtour des organes où la contrainte mécanique est importante (péri-orbitaire oculaire, ganglions lymphatiques, reins, système digestif, etc…). Il protège également les zones articulaires soumissent à de lourdes pressions (coussinets palmo-plantaires, périphérie des grosses articulations, etc…). Enfin, il a aussi un rôle de comblement de certaines zones (les seins chez la femme, par exemple). Le TABS est très peu influencé par les variations nutritionnelles et métaboliques, il ne diminuera pas beaucoup sous la contrainte d’un régime du fait que ces triglycérides n’y seront oxydés qu’en dernier recourt, contrairement au tissu adipeux blanc de réserve.
- Le Tissu Adipeux Blanc de Réserve (TABR) : Il emmagasine des triglycérides en vue d’être oxydés par l’organisme si la dépense énergétique l’impose. Ce stockage de triglycérides est alimenté soit par les acides gras, ou soit par le glucose, deux substrats circulant au préalable dans le sang. Une fois que ces derniers aient pénétré dans l’adipocyte le processus de lipogenèse se charge de les transformer en triglycérides. À l’inverse, si l’organise à besoin de puiser dans ces réserves adipeuses pour se pourvoir en énergie, le processus de lipolyse déstructurera les triglycérides adipocytaires afin de relaguer dans le sang des acides gras en provenance de l’adipocyte. Le TABR représente 90 % du tissu adipeux de notre corps, il se situe dans la couche profonde de la peau (l’hypoderme) mais aussi dans la cavité abdominale. Le volume des adipocytes s’y atrophient, y stagnent, ou s’y hypertrophient selon que l’organisme y stocke ou alors y puise des acides gras en fonction de ses besoins énergétiques. Le lieu d’échange intracellulaire témoignant de ce qui entre ou sort de l’adipocyte se situe dans les vésicules lipidiques.
L’hypoderme
C’est la zone qui nous intéresse ici le plus car le muscle y puise son énergie ! Il s’agit de la couche la plus épaisse de la peau, mais aussi la plus profonde (elle se rattache au derme sus-jacent par des fibres de collagène et d’élastine). Chaque lobule adipeux qui s'y trouve forment un regroupement de plusieurs adipocytes. Ces lobules sont entourés et délimités par du tissu conjonctif composé de fibres de collagène, de réticuline, et de cellules réticulo-endothéliales. Deux veines et une artère vascularisent les lobules, tandis que les adipocytes sont eux enserrés de capillaires. L’innervation y est riche, de même que le réseau lymphatique (élément essentiel du système immunitaire et des processus cicatriciels).
L’hypoderme a un rôle quadruple :
- Constitué à 15 % d’eau l’hypoderme participe activement à l’hydratation de la peau.
- Il participe également à la thermorégulation puisque la graisse est un isolant thermique.
- Cette graisse assure aussi une protection "relative" face aux chocs.
- Enfin, les lobules adipeux assurent un stock d’énergie primordial au métabolisme énergétique (notamment musculaire).
Une cellule adipeuse fonctionne comme un réservoir d’énergie pour l’organisme. Lorsque l’apport calorique alimentaire dépasse les dépenses énergétiques de l’organisme, les adipocytes se mettent alors à stocker le surplus de substrats, ceci sous forme de triglycérides dans leur vacuole lipidique. Cette dernière peut se gorger de lipides jusqu’à pouvoir occuper plus de 90 % du volume cellulaire. Un corps humain possède en moyenne entre 50 à 80 milliards de cellules adipeuses, et ces dernières ont la faculté de changer rapidement de volume : de 27 à 40 fois leur taille initiale ! (elles pourraient grossir jusqu’à 200 µm).
Lorsque les adipocytes d’une zone deviennent saturés (en taille ou en capacité de traitement), des préadipocytes locaux (sorte de microcellules précurseurs) entament leur maturation et leur multiplication en vue de générer de nouveaux adipocytes, permettant alors de répondre à la capacité de stockage nécessaire. Ce processus de maturation est très sensible et très éveillé durant la croissance du corps humain, c’est en partie pour cette raison que les enfants et les adolescents se forgent leur métabolisme basal adulte avant même de le devenir. L’hygiène de vie qu’un enfant aura suivi durant toute sa croissance prédéterminera donc en partie sa future capacité adipocytaire, et donc sa future prédisposition à stocker ou à déstocker plus ou moins facilement du gras ! L’éducation des parents envers leur progéniture est donc une importance capitale dans le futur bien-être de leurs enfants…
Lors d’un régime l’organise va puiser dans les réserves graisseuses adipocytaires, réduisant donc le volume général des adipocytes sollicités. Mais même complétement vidé, un adipocyte ne meurt jamais ! Alors certes en s’hypotrophiant sa taille devient infime, laissant place à une cellules de type réticulaire ou fibroblastique, mais ses composantes métaboliques demeurent, et la cellule peut donc à tout moment relancer son activité de stockage si l’organisme le juge nécessaire (l’apport calorique et le degré d'activité physique étant bien-sûr les deux facteurs déterminants).